Comment financer la création ou le maintien de l’emploi ?
(du 31/01/2007)Questionner son besoin d’emploi
Dès lors que vous envisagez de vous développer, vos ressources humaines doivent être interrogées en termes d’effectif, de compétences et, par conséquent, en termes de coût à court, moyen ou long terme (selon vos besoins). Avant d’embaucher, certaines questions doivent être clairement posées :
- Que doit couvrir l’emploi créé : un manque de bénévoles, un manque de compétences ?
Le salarié ne doit pas se substituer à l’équipe de bénévoles et doit bien répondre à un besoin qui ne peut être satisfait en interne. Cette question est sans doute la plus importante et revient à se demander s’il n’y a pas d’autres solutions que l’embauche ; l’association peut-elle, par exemple, faire appel à des prestataires de services extérieurs (si la tâche peut être externalisée), voire à du mécénat de compétences (mise à disposition, par des entreprises, de salariés dans les associations).
- La compétence recherchée peut-elle être couverte grâce à une formation en interne ?
On pense ici à la formation professionnelle, mais également à celle des bénévoles par l’intermédiaire des crédits de formation des bénévoles ou de la VAE. La charge de la formation doit évidemment être moindre que celle de l’embauche.
- Quel est le profil de poste ?
Cela a des implications sur le niveau de qualification, d’expérience… et de rémunération, plus encore si votre association dépend d’une convention collective ayant fixé une grille de salaires.
- Les coûts liés au poste créé sont-ils moindres que l’impact attendu (en termes de développement des activités, voire des ressources, ou de public accueilli, de services proposés…) ?
Cette question devient essentielle dans une optique de pérennisation du poste, l’activité créée pouvant engendrer des ressources qui couvriront les charges liées au poste salarié.
- Le salarié est-il embauché sur le fonctionnement de l’association ou pour le développement d’un projet spécifique ?
Ce qui revient à se demander à quel poste il faut imputer la charge de l’emploi.
- Le salarié est-il embauché pour une durée déterminée, pour une période temporaire mais récurrente (par exemple sur des contrats à durée indéterminée intermittents, des contrats d’usage, etc.), pour un terme indéterminé ? Et sur quel temps de travail ?
La question de la pérennisation du poste et des besoins de financement afférents se pose alors.
- Le contrat peut-il être aidé ?
C’est une question spécifique au secteur associatif, l’État et les collectivités territoriales ayant mis en place des emplois aidés auxquels peuvent recourir les associations. Les exonérations de charges sociales seront certes intéressantes (et doivent être répercutées sur votre cycle d’exploitation), mais elles n’ont qu’un temps limité. À terme, le coût de l’emploi créé devra être totalement intégré dans votre cycle d’exploitation.
Là encore, la question de la pérennisation de ce poste doit être posée (et des besoins de financement nécessaires).
Autre type d’aide, les mises à dispositions de fonctionnaires par les services déconcentrés ou les collectivités territoriales. Enfin, dans certains cas, le volontariat associatif pourra être sérieusement envisagé.
Répondre à toutes ces questions vous permettra de déterminer vos besoins en matière de financement de l’emploi et de chiffrer clairement cette charge dans vos différents outils prévisionnels.
Comment financer son besoin d’emploi ?
- En utilisant vos propres ressources… mais sans toucher à vos fonds propres. L’emploi est, bien entendu, à prendre en considération lorsque vous déterminerez votre besoin en fonds de roulement (BFR), mais aussi vos budgets prévisionnels sur les projets à développer.
- En développant des activités commerciales avec toutes les implications fiscales que cela peut avoir. Le poste créé peut d’ailleurs avoir cette finalité.
- En recourant aux emplois aidés mis en place par les collectivités territoriales (emplois-tremplins notamment) ou l’État (contrat d’accompagnement dans l’emploi, contrat d’avenir, adultes-relais médiateurs-ville…). Mais attention, pour en bénéficier, les associations doivent répondre à certains critères (en termes d’intérêt général). Ces aides à l’emploi sont limitées dans la durée et soutiennent surtout l’accès ou le retour à l’emploi de publics qui en sont éloignés. Ce qui signifie que vous n’y trouverez pas toujours les compétences nécessaires à votre projet…
- En recourant à des mises à disposition de fonctionnaires d’État ou territoriaux si votre association présente un intérêt général certain.
- En recourant au mécénat de compétences.
- En partageant le coût de l’emploi avec d’autres employeurs. Des groupements d’employeurs peuvent ainsi être créés (sous forme associative), le salarié étant affecté à plusieurs structures selon un emploi du temps déterminé à l’avance (une convention est passée entre les différents employeurs, chacun payant sa part de salaire et de charges sociales au prorata temporis).
Dans tous les cas, pensez à vous faire accompagner pour une meilleure estimation du coût et des conséquences de l’emploi dans sa globalité.