Emplois d’Avenir
(du 5/11/2013)La création des emplois d’avenir en décembre 2012 a été l’occasion d’un débat entre l’État et les associations. En effet, comment concilier un besoin sociétal (l’insertion professionnelle des jeunes sans qualification) et un besoin de financement de l’emploi associatif ?
Si les associations ne sont pas les seules bénéficiaires du dispositif emplois d’avenir, l’État les considère comme un partenaire incontournable pour sa réussite. Le secteur associatif possède, en effet, un certain nombre d’atouts. Néanmoins, comme le soulignent de récentes études, il est fragilisé. Cette nouvelle aide à l’emploi pourrait représenter une aubaine, or au-delà du coût « net » salarial, une insertion professionnelle réussie se traduit en dépenses pas toujours visibles …
Comme l’ont révélé les derniers bilans et études dédiés au secteur associatif, la crise a des répercussions sur le modèle économique des associations.
Dans ce contexte, la nécessité du secteur associatif est de repenser son modèle économique : comment répondre aux besoins sociaux croissants avec des ressources constantes voire en diminution ?
Cela demande des compétences en gestion, négociation, développement … autant de profils difficilement conciliables avec les profils visés par le dispositif emplois d’avenir (pour rappel, cf. Les associations face à la conjoncture et aux emplois d’avenir, résultats de l’enquête menée en décembre 2012 auprès de 1709 responsables associatifs, sur leur position face à la conjoncture et aux emplois d’avenir, par l’association Recherches et solidarités. Consulter l’article)
Il est donc nécessaire d’anticiper les coûts réels. Au-delà de la création d’un emploi, le dispositif vise l’insertion professionnelle durable des jeunes sans qualification. Il est concevable qu’une large part du secteur associatif possède les atouts pour cela : valeurs de solidarité, management autrement, tradition de la formation, partenariats… Toutefois, il y a un écart entre les profils dont ont besoin les associations (majoritairement de niveau supérieurs) et les profils visés par le dispositif.
Cela suppose donc des efforts conséquents en matière de formation, d’une part, mais surtout en accompagnement : tutorat, encadrement, management. Autant de coûts difficilement appréhendables et pris en charge. Si, pour la formation des conventions spécifiques sont signées entre l’État et les organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA), du côté du tutorat, certaines dispositions sont prévues dont les modalités opérationnelles restent à préciser. A cette fin, la Direccte Ile de France a réalisé un guide complet des sources de financement mobilisables pour réussir l’insertion professionnel du bénéficiaire ». Consulter le guide
Demeurent, les coûts « invisibles », rarement anticipés :
en matière d’encadrement et de management : est-ce que les temps sont bien évalués ? l’encadrement actuel possède t’il les compétences nécessaires pour faire face à ces nouveaux profils ?
en matière d’accueil : les dépenses annexes en matière d’équipement ne sont pas anodines,
de manière financière : une fois que les coûts sont bien anticipés, les budgets équilibrés, l’association mesure t’elle les conséquences éventuelles sur la trésorerie ?
A cette fin, a émis quelques recommandations dans un article publié dans Juris Association (à télécharger) et va diffuser un diagnostic Flash dans la prochaine newsletter, ainsi qu’un guide visant à sensibiliser les associations sur la pérennisation des emplois aidés.
Au-delà, du cadre national, les Régions se sont mobilisées, rapide tour de France…
- Midi-Pyrénées, 2e région française pour les emplois d’avenir
Avec 2 170 emplois d’avenir déjà créés, Midi-Pyrénées a déjà atteint 60% de son objectif pour 2013, ce qui la place au 2ème rang des régions françaises sur ce critère. « La Région accompagnera ces emplois d’avenir », a précisé, Martin Malvy, le président de la Région Midi-Pyrénées le 29 juillet 2013 lors de la signature de nouveaux contrats en présence Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, et Philippe Martin, ministre du Développement durable et de l’Ecologie. « Nous avons débloqué à cet effet, et pour la seule année 2013, un crédit de 3 millions d’euros destiné à faciliter l’entrée de ces jeunes dans l’emploi, à accompagner les employeurs, notamment associatifs et, à l’issue du contrat, à soutenir les jeunes dans la poursuite de leur formation. Une dotation du même ordre devrait être mise en place pour 2014. » En savoir plus sur les mesures de soutien mises en place par la Région Midi-Pyrénées : http://www.midipyrenees.fr/Emploi-d-Avenir
- En Alsace : La Commission permanente du Conseil Régional d’Alsace du 16 septembre 2013, placée sous la présidence de Philippe Richert, a approuvé la mise en œuvre des premières actions du plan régional de soutien à l’activité et à l’emploi parmi lesquelles l’aide régionale forfaitaire à l’embauche des emplois d’avenir.
Le plan de soutien à l’activité et à l’emploi, adopté en séance plénière du 28 juin dernier, est destiné à répondre de manière rapide et circonstanciée à la situation de crise économique que connaît l’Alsace. Ambitieux et pragmatique, ce plan s’articule autour de six mesures ciblées et facilement opérationnelles. Elles soutiennent notamment les entreprises, les artisans et les jeunes en recherche d’emploi, pour un budget de près 20 M€.
L’objectif de cet accompagnement est de soutenir le recrutement des jeunes en emplois d’avenir, issus des quartiers relevant des Contrats urbains de Cohésion Sociale (CUCS). Cette aide s’adresse aussi bien à des jeunes sans qualification qu’à des titulaires d’un diplôme allant jusqu’au niveau bac + 3.
La Région Alsace attribue une aide forfaitaire unique de 2 000 € par embauche, versée en une seule fois à l’entreprise. Cette aide est complémentaire à l’aide de l’Etat, qui est de 35% du taux horaire brut du SMIC pour les entreprises « classiques » et de 47% pour les groupements d’employeurs pour l’insertion et la qualification et les entreprises d’insertion.
La Région Alsace attribue à ce dispositif 1 M€, ce qui permettra d’accompagner 500 emplois d’avenir.
Voir l’article d’origine
Une Boîte à outils « Emploi d’avenir » pour les associations en PACA : http://www.paca.drjscs.gouv.fr/Boite-a-outils-Emploi-d-Avenir.html
Un guide opérationnel pour la réussite des emplois d’avenir dans l’ESS en Languedoc Roussillon : http://www.idf.direccte.gouv.fr/IMG/pdf/Guide-_Emplois-Avenir-ESS.pdf